Meubles acoustiques
Tests acoustiques

Le bruit au travail

Quelles que soient ses dimensions et sa forme, un espace clos est par nature une vaste caisse de résonance. Tous les sons qui y naissent – et même ceux qui proviennent des espaces attenants – se propagent d’un bout à l’autre jusqu’à emplir la pièce. Le bruit occasionné est alors source de désagréments multiples, parfois importants, voire envahissants et contreproductifs.

Heureusement, la gêne provoquée par le bruit n’est pas une fatalité. Trouver confort auditif et quiétude au travail est possible.

Ensemble, comprenons les phénomènes, apportons les solutions appropriées.

 Le phénomène acoustique

Le son est la perception auditive d’une onde qui se propage dans l’espace. L’oreille humaine reçoit les vibrations de l’air, que le cerveau transforme en sons et interprète. Il s’agit donc d’une perception objective, d’un stimulus dans lequel n’intervient pas la volonté humaine.

 Deux attitudes sont alors possibles :

- soit l’attention se porte sur cette perception : c’est l’écoute ;

- soit l’individu résiste à ces sollicitations-parasites subies malgré lui et tente de rester à son occupation. C’est cette résistance qui est génératrice de fatigue et de stress.

Les niveaux sonores se mesurent en décibels (dB), sur une échelle allant de 0 à 140 dB. En-dessous du seuil de douleur (constaté à 120 dB), il n’existe pas de mesure objective – et par conséquent officielle – de la gêne occasionnée par le bruit. De fait, le niveau de gêne varie selon chaque individu. Mais le niveau des bruits et leur addition se mesurent, eux, selon des règles mathématiques.

 Les niveaux sonores s’additionnent (ou non !) en fonction de la différence de décibels qui existent entre eux.

Quand deux bruits sont de niveaux voisins (différence inférieure à 10 dB), les décibels s’additionnent selon une logique logarithmique, différente d’une addition mathématique ordinaire. Il faut alors ajouter les valeurs suivantes au bruit le plus fort :

 

Différence entre les deux niveaux sonores (dB)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Valeur ajoutée au niveau le plus fort (dB)

3

2,6

2,1

1,8

1,5

1,2

1

0,8

0,6

0,5

 

En revanche, si les deux bruits présentent des niveaux très différents (≥ 10 dB), le bruit le plus fort masque le plus faible.

Mais dans le milieu du travail en entreprise, par nature feutré ou préservé de machines bruyantes, ce deuxième cas de figure d’un bruit très fort couvrant les autres ne se rencontre quasiment pas. Au contraire, la loi physique de l’addition des décibels expliquent l’intensité des nuisances subies dans les bureaux et lieux collectifs.

Des pas dans le couloir, les voix d’une conversation voisine à deux ou plusieurs, le cliquetis des claviers d’ordinateur, les sonneries des téléphones, les impressions incessantes… sont autant de sons qui, en soi, peuvent sembler anodins. Mais leur addition génère le bruit. Difficile d’estimer le niveau sonore type de chacun d’entre eux ; celui d’une conversation est compris entre 45 et 80 dB, celui de l’ordinateur personnellement utilisé pourrait dépasser 45 dB – ce qui est déjà très important. Et les décibels s’additionnent très vite :

 . Cas de figure d’une discussion calme s’ajoutant au bruit de l’ordinateur personnel : 45 dB + 45 dB = 48 dB

 . Cas de figure d’une discussion calme et de deux conversations téléphoniques s’ajoutant au bruit de l’ordinateur personnel : 45 dB + 45 dB + 45 dB + 45 dB = 51 dB

Nous sommes encore loin du niveau sonore de 85 dB auquel une exposition prolongée est susceptible d’entraîner une atteinte de l’oreille (étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Mais il est facile de prendre la mesure de l’effort engagé par celui qui subit cette exposition et doit néanmoins travailler dans un tel milieu sonore.

De fait, en tant que mesure physique instantanée du niveau sonore, le dB est indicatif mais incomplètement représentatif de l’effet de bruit.

Les variations de niveaux sonores, dus à la multitude des bruits et à leur intermittence, influent sur l’effort de résistance de l’employé qui subit.

Ayez un travail plus ardu ou plus urgent à accomplir, vous subirez davantage encore le caractère intrusif du bruit !

Quelques mots sur la réglementation :

Heureusement, la surdité n’est plus le seul risque pris en compte pour agir contre le bruit ! Depuis 1969 et la première réglementation acoustique française, la lutte contre le bruit est devenue une nécessité d’ordre public. Une norme AFNOR (NF S 31 080) a été définie en 2006 comme référence des performances acoustiques pour permettre aux maîtres d’œuvre de traiter des performances acoustiques – qu’ils construisent, rénovent ou réaffectent des bâtiments ou espaces du tertiaire.

De bonnes conditions de travail passent désormais par la prise en compte du confort acoustique dans les bureaux et espaces assimilés – bureau individuel, bureau collectif, espace ouvert, salles de réunion, espace de détente, restaurant, circulation, plateau à aménager. L’existence d’une norme objective permet de connaître le niveau d’efficacité requis et d’adopter les solutions adéquates au cas par cas.

Les nuisances sonores

Le bien-être en entreprise est un sujet d’actualité souvent relayé par les médias et qui ne se réduit pas aux seules questions de respect et d’épanouissement. Le bruit au travail a un impact économique en engendrant une baisse de la productivité.

En effet, les effets des nuisances sonores sont multiples.

Effets non-auditifs :

  • Malaise
  • Etat dépressif
  • Augmentation du niveau de stress
  • Diminution des performances
  • Hausse du nombre d’arrêts maladie

 

Effet auditifs :

  • Diminution de la capacité d’écoute
  • Surdité complète ou partielle
  • Traumatismes sonores :
  • Douleur
  • Sifflements, acouphènes, oreilles qui coulent
  • Pertes l’équilibre
  • Forte fatigue

Le bruit est un son simple ou combiné toujours indésirable. Il se subit, avec plus ou moins de force, dans les bureaux et espaces assimilés dès lors que l’acoustique n’a pas été adaptée aux fonctions dédiées du lieu.

En obligeant ceux qui y sont soumis à s’adapter, le bruit génère au minimum une fatigue supplémentaire. Cette fatigue se transforme en stress chaque fois que le bruit réduit les performances au travail. Enfin, générateur d’un malaise contreproductif, il peut contribuer à l’absentéisme.

Les deux principaux indices d’un milieu de travail trop bruyant :

- Si vous êtes obligé d’élever la voix pour vous faire entendre,

- Si le bruit ambiant vous sort de votre activité cérébrale ou vous gêne pour vous y plonger.

Un milieu de travail sain induit un niveau sonore maîtrisé. Déterminer les sources du bruit et leur niveau permet d’agir efficacement sur l’acoustique des pièces afin de dompter la propagation des sons.